Destination la Guyane – Journal de bord, août 2023

Cette saison sèche et les vacances scolaires ont été marquées par deux publications :

La première se trouve dans le numéro 144 d’Archivistes, paru en juin où est publié un article sur les débuts de ma mission à la Communauté de communes de l’Ouest Guyanais. Beaucoup des éléments utilisés l’ont été aussi ici dans mes tous premiers billets. Merci à l’Association des archivistes français pour avoir accueilli cet article.

Avec deux collègues Vianney Le Camus et Xavier Gelly, nous avons préparé une contribution au dossier santé du numéro d’octobre de ce même périodique. Ce sujet de la santé au travail me tient particulièrement à cœur notamment pour qu’il en soit tenu compte pour les archivistes sortant de formation depuis peu.

De bureau en bureau, des courriers classés en chrono du secrétariat au développement touristique en passant par la découverte du lixiviat, de cafetières en tasses de café et jus de fruits locaux, je poursuis mon « nomadisme » au siège de la communauté de communes.

À Mana, comme dans tous les lieux où les archivistes travaillent, il y a ceux qui accueillent timidement voire avec appréhension, ceux qui sont chaleureux (les petits gâteaux sont là et vous vous servez… J’ai un jus, en veux-tu ?). C’est l’occasion de découvrir ici comme ailleurs la diversité des attitudes de chaque agent face aux missions, permettant de découvrir les personnalités sûres d’elles-mêmes, les angoisses face aux résultats attendus, les expressions de celles-ci : ceux qui sont silencieux, ceux qui ne parlent que pour des raisons utiles, ceux qui parfois ont besoin de verbaliser leurs actions jusqu’au soliloque permanent ou de faire approuver ce qu’ils vont faire par un collègue et ceux qui ne voient ni ne reçoivent de toute la journée. Ici comme ailleurs, nous sommes tous différents face au travail…

C’est aussi pour moi l’occasion de parfaire ma connaissance des archives produites et aussi des collègues. Il y a ceux qui posent le stylo, interrogent et se laissent interroger dans de longues conversations parfois prolongées à l’extérieur. Partout, j’ai été bien reçu, qu’une table complète pour travailler ou un simple coin de bureau soient à disposition. Que chacun soit remercié de son accueil.

Le déménagement du bureau des ressources humaines – en plein récolement, a permis de découvrir des hannetons cachés derrière l’armoire des archives. Aucun n’est entré dans les boîtes elles-mêmes. En revanche, elles abritaient de nombreux nids de guêpes.

Il faut cependant dire ici le contraste immense – et je le découvre au fil des conversations y compris auprès d’acteurs au sein de la société guyanaise – entre les paysages magnifiques, l’accueil chaleureux et la violence quel que soit sa forme. Qui dira l’humiliation ressentie à chaque passage du pont Margot lorsque les gendarmes mobiles demandent la destination – comme si chacun était suspect de trafic de cocaïne, d’orpaillage illégal… et de justifier de son activité précédente. Le contrôle fixe de la frontière ne peut-il donc pas se faire… à la frontière tout simplement ?

Suivez le traitement des archives de la CCOG à travers les chroniques mensuelles de Luc-André Biarnais.

Toutes les photographies ont été réalisées par Luc-André Biarnais, août 2023.